Impossible d'accéder à la page depuis peu (vous avez dit bizarre??) : je mets donc l'interview ici.
Capital.fr : En début de semaine, vous diffusiez un communiqué alarmiste sur le marché immobilier. Un ton inhabituel pour la Fnaim. La situation s'est-elle brusquement aggravée ?
Henry Buzy-Cazaux : J'assume tout à fait ce changement de ton. La crise financière mondiale n'est pas nouvelle, mais ses effets sur le marché immobilier français n'ont commencé à se faire sentir qu'à partir de mai. Depuis, la dégradation de la situation s'est brutalement accélérée, notamment pendant l'été.
Capital.fr : On a souvent reproché à la Fnaim son excès d'optimisme alors que les premiers signaux de retournement s'annonçaient…Henry Buzy-Cazaux : Soyons francs. Ces derniers mois, les messages que nous diffusions étaient un peu en décalage par rapport à la réalité. Mais la question était : "jusqu'à quel point peut-on prendre le risque d'alarmer le public, alors que nous ne sommes pas certain de l'avenir ?". Nous nous devions d'être très prudents. Car notre mission consiste aussi à ne pas trahir nos adhérents. Aujourd'hui, la question de la baisse des prix ne se pose même plus. Nous devons donc dire la vérité.
Capital.fr : Justement, quelle est la réalité du marché actuellement ? Enregistrez-vous des faillites chez les agents immobiliers ?
Henry Buzy-Cazaux : Non, il n'y a pas de défaillances pour l'instant. Mais on assiste à un fort ralentissement du marché dans des villes où les hausses de prix ont eu lieu en premier. C'est le cas dans l'Ouest, comme à Rennes, Brest, Nantes ou Tours, ou à l'Est, comme à Strasbourg. La Côte d'Azur est aussi concernée. La baisse d'activité dans ces régions a chuté de 20%, et certains professionnels n'ont pas réalisé une seule vente pendant les trois derniers mois. Dans d'autres marchés plus robustes, comme à Paris, des quartiers commencent à être touchés, et on constate un allongement des délais de vente.
Capital.fr : Et sur le marché du neuf…
Henry Buzy-Cazaux : Les dernières statistiques font état d'une baisse de plus de 30% des ventes dans ce secteur. Les prochains chiffres, qui seront bientôt publiés, risquent d'être encore plus durs.
Capital.fr : Vit-on une crise de l'immobilier ou une crise du financement de l'immobilier ?
Henry Buzy-Cazaux : Je suis absolument persuadé que la crise est financière. Les banques ne prêtent plus d'argent : nous sommes dans une situation proche du credit crunch. Une opération sur quatre qui aurait été financée il y a six mois ne l'est plus. Les banques opposent des conditions drastiques à ceux qui peuvent emprunter : apport personnel, délai moyen ramené à 20 ans, taux d'intérêt pratiquement à 6%. Sachant qu'une hausse des taux d'un point exclut 15% des ménages, on comprend pourquoi la demande s'essouffle.
Capital.fr : Où en est la production de crédits relais, qui permet d'acheter un nouveau bien en attendant de revendre l'ancien ?
Henry Buzy-Cazaux : Il n'y a plus de crédit relais. Les banques sont tétanisées par la possible baisse de valeur des biens. Une peur disproportionnée, et qui bloque cet outil de fluidification du marché. Car neuf acheteurs sur dix ont un bien à revendre pour financer leur nouveau logement.
Capital.fr : Quelle sera l'ampleur de la baisse des prix dès 2008 ?
Henry Buzy-Cazaux : J'envisage deux scenarii. Dans l'hypothèse la plus favorable, les banques assouplissent leurs conditions de crédit dans les prochains mois, et la baisse des prix se limitera à 7 ou 8% à la fin de cette année. Mais si ce desserrement du crédit n'a pas lieu, le recul pourrait aller jusqu'à 15%. En tout cas, les vendeurs doivent comprendre que les temps ont changé. Il faudra qu'ils revoient leur prix à la baisse s'ils veulent que le marché reste suffisamment dynamique
Capital.fr : Paris peut-il échapper à ce retournement ?
Henry Buzy-Cazaux : Le marché parisien est robuste, ce qui repousse l'échéance, mais la capitale subira également une baisse des prix d'ici à la fin de l'année, et même sans doute plus violente que dans le reste de la France. Dans le scénario d'une détente des banques, on pourrait assister à un recul de 10 à 12% dans les six prochains mois. Mais si l'accès au crédit reste aussi difficile, les prix pourraient alors chuter de 20%.
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